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Seb et ses galloiseries
19 septembre 2018

La Nope

Je ressors tout juste du film « La Nonne ».

La Nonne

 

Je ne prétends pas écrire un avis complet. Pour résumer, disons que bien que ce fut un divertissement correct, je dois être trop habitué aux films de fantômes, parce que je parvenais à voir venir chaque jumpscare à des kilomètres.

Prenez des risques,  chers producteurs !

Sur ce, passons au sujet qui m’a fait prendre la plume pour ce petit article.

Oui, écrire à la plume sur un écran d’ordinateur. Je suis formidable à ce point.

Attention, spoilers imminents.

« La Nonne » s’inscrit dans l’univers cinématographique qui entoure la franchise « The Conjuring ». Univers pour lequel j’ai beaucoup d’affection, car ça fait toujours plaisir de voir une franchise de films fantastiques autre que Marvel ou DC qui marche.

Ou marche-t-elle ?

Voyez-vous, c’est un très gros défi qu’il faut relever chaque fois qu’on se propose de créer un univers fictif étendu, surtout s’il se base sur la magie, la science ou le supernaturel en général : créer des règles et s’y tenir. Quitte à faire de gros efforts d’imagination si l’on veut faire durer une intrigue, afin que les héros ne se retrouvent pas avec le moyen de régler le problème face à eux et évitent de s’en servir… sans raison.

L’équipe en charge de « La Nonne » n’a pas fait cet effort. Et une fois que je m’en suis rendu compte, j’ai eu du mal à l’oublier pour profiter pleinement du film.

Dans « Conjuring 2 », on apprend que connaître le nom d’un démon donne du pouvoir sur lui, et que le prononcer devant lui équivaut à un insta-kill ; il est renvoyé en Enfer comme un suppositoire. C’est comme ça que Lorraine Warren, ni religieuse, ni exorciste, parvient à se débarrasser du démon Valak, le méchant du film.

C’est un élément important, répété plusieurs fois, et qui intervient pour régler la situation.

Or, dans « La Nonne », le nom de Valak est révélé vers la moitié du film à un personnage autrement plus qualifié qu’une « simple » démonologue pour botter des fesses infernales. Et lorsque ce  personnage supposément expert dans la lutte contre le surnaturel, équipé de ce qui a été montré comme étant l’arme ultime face aux démons, se retrouve en présence de la créature… il se barre.

Dès que j’ai vu le nom de Valak écrit si tôt dans le film, j’ai su que cette règle pourtant essentielle dans un autre volet serait bafouée sans pitié dans celui-ci. Et pourtant, quand c’est arrivé sous mes yeux, je me suis tapé la main sur la tête.

Entendons-nous bien, n’en déplaise à l’Odieux Connard, je suis de ceux qui pensent que dans une œuvre qui se veut avant tout divertissante, surtout si elle implique le surnaturel, il est inévitable qu’à certains moments, des personnages, ou l’intégralité, se montrent peu pragmatiques, voire carrément cons. Mais oublier une règle pourtant fondamentale, qui, dans une situation similaire à celle présentée dans ce film, a littéralement résolu tous les problèmes, est une erreur de scénariste amateur. Pour vous donner une idée du manque de cohérence que cela représente, c’est comme si LE PERSONNAGE AYANT RAMENÉ DARK FUCKING VADOR À LA LUMIÈRE ENVISAGEAIT DE TUER SON NEVEU PARCE QU’IL EST DANS SA PHASE EMO !

Fake Luke 2

(TU. N'ES. PAS. LUKE. SKYWALKER !)

Ahem. Pardon. Je suis encore en train de m’en remettre.

Bref.

Bien sûr, personne n’est omniscient. Tout auteur, scénariste, réalisateur, peut laisser passer des erreurs ici et là. Mais respecter à la lettre les règles que l’on a établies pour son univers est une opportunité de se forcer à user de son imagination pour trouver les astuces nécessaires au développement de l’histoire. Ou mieux encore, laisser les personnages et l’univers guider le déroulement des évènements, quitte à partir dans des directions rarement explorées. Faire mourir le héros à la moitié du film, pourquoi pas. Des auteurs comme George R.R. Martin ont eu cette audace, ce qui n’a pas réussi à tuer leurs œuvres, bien au contraire.

Quoi qu’il en soit, profitez de la nonne… euh… de « La Nonne », voilà, comme d’un divertissement simple, car je pense que, tout convenu qu’il soit, il est loin de mériter de se faire démolir complètement par la critique et le box-office.

The last jedi

(Contrairement à ÇA !)

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